Cet article n’a pas pour vocation de prêcher une bonne pratique, de vous expliquer comment être un bon parent ! Il a pour objectif de vous proposer des postures, attitudes parentales, des pistes de réflexions afin de mieux vivre ce passage tumultueux… L’adolescence.
ÉVOLUER ENSEMBLE
L’adolescence est un bouleversement sur les plans physique, psychique et social.
Les parents sont souvent mis à mal et sont affectés par écho face au changement de leur jeune.
Le rôle parental, c’est alors accueillir ce qui se présente et s’adapter à ces transformations.
Vous vous dites souvent qu’il serait bien de faire autrement, mais les vieilles habitudes ont parfois la vie dure. Les changements se feront progressivement, vous allez « grandir » en même temps que votre jeune, acquérir de nouvelles compétences, apprendre à devenir équilibriste entre libertés et limites.
LES LAISSER GRANDIR
C’est officiel ! Votre enfant n’est plus votre « tout-petit », mais un adulte en devenir.
Il est en demande de plus d’autonomie, de liberté, d’intimité…
Cependant, il vous semble peu mature, peu autonome, pouvant parfois se mettre en danger.
Votre ado est en cours d’apprentissage, de la vie, de nouvelles expériences, de ressentis… Il a encore besoin de vous ! Même si beaucoup d’entre eux vous diront le contraire !
- Responsabilisez-le.
- Accompagnez-le dans l’acquisition de nouvelles compétences.
- Ouvrez les libertés, en notifiant clairement vos limites afin de maintenir un cadre rassurant et sécuritaire.
- Adressez-vous à lui comme à un jeune adulte, écoutez ses opinions, ses ressentis, ses revendications. Intéressez-vous à ce qui l’attrait.
- Faites-lui confiance.
2 PARENTS, 1 SEUL ET MÊME DISCOURS
Il est souvent difficile de « doser » les libertés, poser des règles et de s’y tenir.
Mais avant d’en faire part à votre jeune, mettez-vous d’accord entre parents sur l’essentiel.
Il n’est pas nécessaire d’avoir une vision identique (ce serait illusoire), mais notifier les choses autorisées, les limites à ne pas franchir, les actes demandés et les conséquences en cas de transgression.
N’hésitez pas à rappeler votre cohésion parentale à votre ado.
Vous connaissez par cœur votre jeune, mais lui aussi vous connait ! Il n’hésitera pas à s’introduire dans une brèche pour en tirer bénéfice
LA COMMUNICATION QUOI QU’IL EN COUTE
Votre ado est en pleine transformation physique, mais il vit également un tsunami émotionnel qui peut le mettre à mal.
Il oscille entre des émotions fortes, et souvent à l’état brut.
Il peut se montrer débordant de projets, sociable ou à l’inverse, s’isoler et être mutique.
Les parents sont souvent déstabilisés par ses émotions intenses (qui peuvent leur sembler disproportionnées).
Les jeunes peuvent se montrer durs, tester, provoquer, transgresser et mettre en doute l’autorité et les valeurs parentales.
Même si vous avez été blessés, en colère, impuissant. Ne fermez pas la porte, allez à la rencontre de l’autre.
Rappelez à votre jeune que vous êtes là, prêt à écouter, échanger.
OSER DIRE NON
Posez un cadre ! il rassure et sécurise votre ado, même si lui le mettra en doute à la moindre occasion.
Notifiez clairement à votre jeune ce que vous attendez de lui, ce que vous autorisez et les limites à ne pas transgresser.
Laissez le dialogue ouvert afin d’échanger avec votre jeune, différez si besoin et n’hésitez pas à dire « non » si cela vous semble non adapté.
Faites évoluer les libertés et limites en fonction de la maturité de votre adolescent
Apprenez à relâcher et prenez de la distance sur ce qui n’est pas très important, ce qui permettra d’avoir une souplesse avec votre ado.
Le but de ce cadre est d’accompagner au mieux votre jeune vers son autonomie, tout en lui laissant faire et vivre ses propres expériences.
TROUVER LA BONNE DISTANCE
Qui n’a pas déjà entendu l’expression « je ne suis pas ta copine, je suis ta mère ! ».
Et bien oui, les parents ne sont pas des amis, ni des confidents et encore moins au moment de l’adolescence.
Votre jeune a besoin de prendre de la distance avec vous afin de se construire et de se positionner en tant qu’individu.
Les amis passeront surement devant vous dans l’ordre de ses priorités. Ce sentiment d’appartenir à un groupe est nécessaire.
Offrez-lui de l’intimité (sa chambre), un jardin secret. Luttez contre votre envie irrépressible de tout savoir.
Soyez autant que possible, l’écoute bienveillante, l’amour indéfectible.
Accordez-lui un temps d’écoute de qualité lorsque le jeune en exprime le besoin. Acceptez ses ressentis tels qu’ils sont.
LES CONFLITS, UNE NÉCESSITÉ
Faites-lui part de ce que vous ressentez !
Votre ado se confronte à vous pour se construire et non pour vous détruire.
Il va remettre en question ses/vos croyances, vos attitudes, sa perception du monde, de la société. Mais il va aussi douter de votre autorité et des fondements de l’autorité en général (école, force de l’ordre, société).
Votre jeune a besoin de se confronter aux limites, apprendre à différer et d’assumer les conséquences s’il transgresse.
Ne restez pas sur une discorde, des mots durs, une transgression, rediscutez des évènements une fois que les émotions sont plus sereines. Entendez le discours de votre jeune, et repositionnez le cadre et apportez des explications si nécessaire.
RELATIVISER
Prenez du recul face à la situation.
Cela permet d’être objectif et de ne pas réagir dans l’émotion, d’avoir une posture plus adaptée face à notre jeune.
« La peur n’évite pas le danger ».
Accompagnez, expliquez, informez, restez à l’écoute de votre jeune, afin qu’il puisse avoir toutes les ressources nécessaires pour prendre une décision éclairée lorsqu’il ne sera pas en votre présence.
N’hésitez pas à échanger autour de vos craintes, et peut-être autour de votre propre adolescence.
CALMER LE JEU
Sachez sortir le drapeau blanc, afin d’apaiser la situation.
Il est parfois compliqué de ne pas s’emporter face à une personne qui nous assaille de sa colère, de ses reproches, … Mais ne soyez pas le reflet de cette émotion brute et non contrôlable.
Faites un pas de côté, passez la main à l’autre parent, accepter de mettre sur pause le temps de gérer vos propres émotions et ensuite rediscuter plus sereinement de la situation.
C’est à vous, d’apprendre à votre ado à exprimer sa colère, ses revendications, sa tristesse avec des mots. Afin qu’il ne soit plus dans l’action, mais dans le parler.
Faites-lui part de votre propre ressenti en lien avec la situation, utiliser le « Je », éviter les reproches, reprenez les faits.
Laisser la possibilité à votre ado d’être force de proposition pour trouver une solution à la problématique.
RENONCER A LA PERFECTION
Être parent, c’est aussi être faillible et se tromper.
Vous avez un idéal parental (de par vos familles, vos amis, société). Les objectifs que nous nous fixons sont parfois difficiles à atteindre ou inatteignables. Ils engendrent donc pression, frustrations et découragement.
La parentalité est un apprentissage continu, une adaptabilité quotidienne. Vous faites avec ce que vous avez au moment où vous le vivez, et cela ne fait pas de vous un « mauvais » parent.
Encouragez l’imperfection ! Il montrera à votre jeune que l’être humain a le droit à l’erreur, peut se tromper, et ainsi apprendre de ses échecs.
Pointez les qualités parentales que vous possédez, et faites le point sur celles que vous souhaiteriez améliorer ou acquérir.
PRENDRE DU TEMPS POUR SOI
N’oubliez pas que vos enfants vont bien, parce que vous allez bien !
Autorisez-vous des moments en solo, en couple, entre amis… Prenez le temps de recharger vos batteries afin d’être plus à même de gérer vos émotions face à un ado à l’état brut.
Évadez-vous le temps d’un livre, d’un film, d’une séance de sport… de votre rôle de parent, qui lui ne prend pas de vacances.
NE PAS RESTER SEUL
N’hésitez pas à solliciter de l’aide, des conseils, lorsque la situation vous échappe.
Échangez avec d’autres parents d’ado afin d’avoir un avis extérieur à votre situation avec des personnes qui vivent, eux aussi, le bouleversement de l’adolescence.
Que ce soit pour vous, ou votre ado, demander de l’aide à un professionnel n’est pas un acte de faiblesse ou d’échec.
Il permettra de faire le point sur la situation, d’avoir un regard objectif et de mettre en place des actions personnalisées afin de rétablir un état de mieux être.
Maureen, infirmière à la MDA.